Genre : Essai
Editeur : Le dilettante
Date de parution : septembre 1989
Nombre de pages : 39
ISBN : 2-905344-32-6
Quatrième de couverture
14 juillet 1989, j’écoute la Marseillaise d’Albert Ayler. La fête dehors bat son plein… La France est lamentable. Je monte le son.
Extrait
Musique de nuit blanche, l’art d’Ayler est celui des fantômes qui frétillent entre deux morts. Fragiles et tremblotant de froid (ils n’ont que le drap sur l’âme). La musique d’Albert est le chant des fantômes qui pleurent. Damné du Styx du swing, albert Ayler recrachait des bouts d’esprit. Sa plainte vient du tréfonds de l’au-delà. Fantôme innocent dès son plus jeune âge, il avait appris à connaître les spectres au Danemark.
Il joue pour rendre la vie après la mort. Les fantômes entendent sa musique et sont attirés par notre monde. Le saxophone enchanté d’Albert ressuscite tous les trépassés. C’est une résurrection permanente de cadavres. Ils se lèvent et se recouchent sans cesse.
Il avait appris à se considérer lui-même comme un revenant.
Il joue pour rendre la vie après la mort. Les fantômes entendent sa musique et sont attirés par notre monde. Le saxophone enchanté d’Albert ressuscite tous les trépassés. C’est une résurrection permanente de cadavres. Ils se lèvent et se recouchent sans cesse.
Il avait appris à se considérer lui-même comme un revenant.
p.34-35