Genre : Pamphlet
Editeur : Éditions du Rocher
Date de parution : mars 1992
Nombre de pages : 252
ISBN : 2268013111
Editeur : Éditions du Rocher
Date de parution : mars 1992
Nombre de pages : 252
ISBN : 2268013111
Quatrième de couverture
« La société du Spectacle est à l’article de la mort. Elle va crever, maintenant c’est sûr. La délivrance est proche. Le terminus est imminent. Cette vieille salope est entrée dans un coma de bon augure. Il faudrait que quelqu’un ose la débrancher.
Je me dévoue.
Attention! Il ne s’agit pas de faire ici la satire d’un monde à moquer. Je suis dans un état de béatitude hypnotique. Avant que tout ne s’écroule, je tiens à rappeler ce que nous avons vécu. Procédure d’urgence absolue, la peinture sans rigolade de la Débile Comédie est commencée. Tant pis pour les innocents qui se croient épargnés par les ondes maléfiques des téléviseurs et la logorrhée démagogique des gentillesses ignobles.
Devant la mort de la vie, l’illusion poussée à son comble de pourriture, le tout-fout-le-camp irrattrapable, et le toc intégral érigé en Veau d’or, il faudrait répondre par la démission artistique. Hélas! ce n’est pas mon caractère.
Dès maintenant, j’irai plus loin : l’artiste aujourd’hui n’a plus le droit de faire une « œuvre ». Ce sont des gestes qu’on attend de lui désormais, et tant pis si ces gestes ont encore l’air d’être des livres. »
Je me dévoue.
Attention! Il ne s’agit pas de faire ici la satire d’un monde à moquer. Je suis dans un état de béatitude hypnotique. Avant que tout ne s’écroule, je tiens à rappeler ce que nous avons vécu. Procédure d’urgence absolue, la peinture sans rigolade de la Débile Comédie est commencée. Tant pis pour les innocents qui se croient épargnés par les ondes maléfiques des téléviseurs et la logorrhée démagogique des gentillesses ignobles.
Devant la mort de la vie, l’illusion poussée à son comble de pourriture, le tout-fout-le-camp irrattrapable, et le toc intégral érigé en Veau d’or, il faudrait répondre par la démission artistique. Hélas! ce n’est pas mon caractère.
Dès maintenant, j’irai plus loin : l’artiste aujourd’hui n’a plus le droit de faire une « œuvre ». Ce sont des gestes qu’on attend de lui désormais, et tant pis si ces gestes ont encore l’air d’être des livres. »
Extrait
La télévision est aussi une fabuleuse caverne d’Ali Baba de médiocrité, et moi j’ai besoin de la médiocrité. Ca me stimule. Je vois tout. J’ouvre mon téléviseur et je découvre tous les jours plus de trésors. Il y a quelque chose de religieux dans ma fascination. Je communie avec la télévision. Je reçois les grandes émissions d’abrutissement-spectacle comme des messes, et chaque bêtise fond dans ma bouche comme une hostie. Chaque fois que je la regarde, c’est comme si je priais. La télé a remplacé la Bible. Voir la télé comme la nouvelle Bible. C’est très important. Ne pas cesser de l’interroger, y décrypter les sens secrets, la lire comme un rouleau de signes sacrés.
Chapitre XXXI, p.149-150